• Eschatologie

    Prologue

    Le but premier du texte qui suit est d’analyser et de commenter sur différents aspects de la doctrine difficile des peines éternelles.   Certaines sectes, certaines Eglises refusent catégoriquement d'y croire, pour ne pas parler de la société d'aujourd'hui.  D'ailleurs, des multitudes de personnes s'en moquent carrément.

    Pour ce qui concerne l'auteur de cet article qui accepte la Bible comme une révélation divine, l'attitude générale de ne pas y croire n'est pas acceptable.

    D’après la Parole de Dieu, les peines éternelles sont réservées pour ceux qui n’ont pas cru en Jésus-Christ pour être sauvés.

    Cette doctrine comporte un problème moral. Comment un Dieu d’amour et de bonté pourrait-Il condamner des hommes et des femmes, créés en Son image à des tourments éternels ?  Personnellement, je préférerais ne pas y croire.  Mais la Bible, en parle en termes clairs, surtout dans l’enseignement de Jésus-Christ. 

    Les réflexions qui suivent sont pour mieux analyser différents aspects de la doctrine.  Il existe dans la Bible des détails que des exégètes et des théologiens ne relèvent pas. Ils sont rarement pris en considération.  Et que je trouve importants.  P.W.

      

    (Notes de Pierre Wheeler au sujet de l’ENFER, le 29-9-2011)

     Ces notes se classent sous trois titres : 

    a)     Remarques au sujet de John Stott et son refus de la doctrine

     b)    Remarques concernant les textes bibliques eschatologiques

    c)     Présentation des aspects de la doctrine dont nous devons nous souvenir

    d)     D’autres réflexions importantes

    e)     Conclusion et épilogue

          

      Introduction

         Il est très rare de ne pas trouver vers la fin d’une Confession de Foi évangélique un article concernant l’au-delà dans lequel est mentionné la félicité éternelle des chrétiens après la mort physique ainsi que les peines éternelles de ceux qui ne sont pas sauvés par la foi en Jésus-Christ.  Depuis plusieurs années, la Fédération Evangélique de France (la FEF) souhaite que je lise les statuts et la Confession de Foi des futurs membres de la Fédération (appelée maintenant Réseau FEF).  Je lis attentivement l’article sur l’au-delà, généralement placé vers la fin de la Confession.

        Si je prête attention à cet article, c’est parce qu’aujourd’hui la tendance est de refuser la doctrine difficile de la condamnation des impénitents parmi les chrétiens évangéliques, alors que le Jugement dernier (et son corollaire de la condamnation éternelle), font partie des doctrines fondamentales du christianisme biblique (voir Hébreux  6 . 1 et 2).  Nous ne pouvons donc ni négliger ni escamoter cet enseignement.

     

    a)   Remarques au sujet de John Stott et son refus de la doctrine

     

        Le livre de John Stott « La foi évangélique » publié par les Editions Ligue pour la Lecture de la Bible en 2000, est appelé le « testament spirituel » de ce pasteur anglican, reconnu comme théologien évangélique hors pair par toutes les Eglises.  Son livre, cependant, ne s’agit pas d’un genre de Confession de Foi personnelle détaillant certains articles qui font régulièrement partie d’une Confession de Foi.  Le texte est plus général.  Le sous-titre est : « Un défi pour l’unité ».

         John Stott y a développé la valeur de la croix et la signification de la mort de notre Sauveur pour nous sauver (chapitre 2), signifiant notre acceptation par Dieu.  Mais Stott ne dit que peu concernant le retour de Jésus-Christ et le Jugement dernier, deux faits qui mettent l’accent sur ce dont le chrétien est sauvé, confirmant ainsi la valeur de l’oeuvre de la croix.  Il n’y a qu’un paragraphe sur l’espérance chrétienne (chapitre 3), ce qui n’est pas une faute en soi. Mais pour être plus complet, si le lecteur ne sait pas de quoi une personne est sauvée, elle ne peut pas mesurer aussi bien l’importance de la réconciliation avec Dieu qui a été opérée par Christ.

        Le professeur Pierre Berthoud qui a rédigé la préface du livre de Stott traduit en français, n’a pas oublié de signaler que Stott n’accepte pas la doctrine des peines (ou tourments) éternelles des personnes qui refusent Jésus-Christ.  J. Stott reconnaîtrait sans doute leur « condamnation éternelle », mais uniquement parce que ce pasteur croit à leur anéantissement pour l’éternité.  L’être disparaîtrait pour toujours. Triste sort s’il s’en faut, mais dans la pensée de ce pasteur, évidemment sans peines et sans tourments.

     

        Personnellement, je me demande comment un tel bibliciste et théologien comme Stott est arrivé à gommer ce que la Bible révèle à ce sujet.

     

    Sujet pénible

        Nous reconnaissons que le sujet des peines éternelles est extrêmement difficile et pénible pour les chrétiens évangéliques. Nous, chrétiens, sommes tellement conscients de l’amour de Dieu.  Dans le temps, des personnages comme Dante avec ses fresques de tortures, des chaudrons, des démons, etc. ont donné une idée fausse de la question[1].  Des démons qui tortureraient des pécheurs non repentants en enfer ?  Non !  Ce sont Satan et ses hordes, les démons qui seront trop tourmentés dans leurs peines (voir Matthieu 25. 41).  Toute leur activité serait terminée.

         Serait-il que ceux qui nient la doctrine des peines éternelles gardent en mémoire les affreuses tableaux d’antan ?  Et, à cause des cette imagerie, raisonnent-ils qu’un Dieu d’amour n’agirait jamais de cette manière ?  En disant aussi, que la condamnation éternelle et consciente, pour la seule cause d’avoir refusé le salut offert par Jésus, leur semble hors de toute proportion ?  Où est disparue la miséricorde éternelle de Dieu, diraient-ils encore, alors que les Psaumes répètent que sa miséricorde dure à toujours.[2] (voir le Psaume 136 et 25 : 6).  

    John Stott s’est donc déclaré en faveur du sort qui est appelé :

     L’annihilationisme ou l’anéantissement (disparition et non-existence du condamné), souvent appelé aussi « l’immortalité conditionnelle » (Dieu ôte du condamné le droit inhérent à l’immortalité). Il s’agit d’une vieille hérésie, « inventée » par certains Pères de l’Eglise tel que Origène, et parfois allant jusqu’a l’universalisme (tous seront finalement sauvés - pour Origène, même Satan !). On comprend que cela pourrait (faussement) soulager la conscience.  Mais cela ne change en rien l’enseignement du Nouveau Testament.

     

     

    b)   Remarques concernant les textes bibliques eschatologiques

     

        Il est important de saisir que parmi les textes eschatologiques de la Bible, il ne se trouve aucun qui soit complet, comportant tous les aspects des choses dernières qui doivent arriver.  Il y a même des éléments qui existent dont la Bible ne nous éclairent pas ![3]   Et l’ordre des événements à venir n’est pas toujours suivi chronologiquement.  Aussi notre approche de ces textes doit être faite avec caution.

        Nous devons reconnaître les différents genres littéraires utilisés : paraboles, visions, métaphores, réponses aux questions.  Peut-être les textes les plus clairs sont-ils dans l’enseignement du Seigneur et dans les lettres rédigées par les apôtres et leurs associés pour instruire les destinataires.  Ainsi, le disciple de Jésus est appelé à comparer diligemment les différents textes eschatologiques éparpillés dans les Ecritures.

     

    Bien comprendre la révélation de la Bible 

        Cependant, nous les protestants évangéliques comprenons-nous bien ce que l’Ecriture révèle au sujet des peines éternelles?  Je craindrais que non.  Les fresques, les prédications « légères » d’évangélisation (« t’ras en enfer » si...), ont très souvent coloriées notre pensée.  Ainsi, beaucoup de chrétiens n’ont jamais vraiment cherché dans la Parole ce qui est révélé, en notant également ce qui parfois n’est pas expliqué.  Nous voulons donc relever certains points de ce sujet épineux, voire solennel et terrible, qui ont tendance d’être laissées de côté.  Même oubliées.

     

     

     

    c)  Présentation des aspects de la doctrine dont nous devons nous souvenir

     

    1)   Il est important de se souvenir que dans les  prédications des apôtres dans le livre des Actes, ceux-ci ne parlent pas d’enfer (sauf pour Pierre en rapport avec Jésus-Christ, Actes 2. 25-28).  En revanche, ils parlent du Jugement dernier ! (Actes 10. 42 ; 17. 31 ; 24. 25). 

        Par contre, le sujet des peines éternelles est surtout abordé par notre Seigneur. Ses paroles s’adressent plus souvent à ses disciples - pour les instruire - qu’à ceux qui sont perdus parce qu’ils n’acceptent pas Jésus-Christ comme leur Messie. 

     

    2)    Il est correct de se souvenir que les peines éternelles ne sont pas des

    souffrances physiques.  Il est question de « tourments » non pas de « tortures ».  L’homme riche de Luc 16. 23, sans avoir été ressuscité à la résurrection générale, donc sans corps, et sans avoir été jugé au Jugement dernier - souvenons-nous en - était « en proie aux tourments ».  La question du doigt trempé pour rafraîchir sa langue (v. 24), est donc métaphorique, tout comme « la flamme » du remords. Mais il souffre psychologiquement de manière terrible[4].  

         Dans le séjour des morts nous ne voyons aucune repentance chez l’homme riche.  Il ne demande pas pardon à Lazare qui est toujours vu comme esclave.  Il est rempli de pitié pour lui-même, mais ne crie pas à Dieu d’avoir pitié de lui.  Il n’exprime indirectement que du remords.

        F.W. Farrar interprête le terme « enfant » (v. 25) comme une parole de tendresse, mais il s’agirait plutôt d’un terme par lequel le « Père Abraham » reconnaît que l’homme riche est un fils d’Israël, l’un de ses descendants, et donc d’autant plus responsable de son état.

         Ce n’est point Dieu qui tourmente l’homme riche.  L’homme riche se tourmente – presque « automatiquement », par le remords qu’il éprouve et dont il ne peut pas se défaire.  Il y est comme enchaîné.

     

    3)    Il est bon de se souvenir que seuls les pécheurs non repentants viendront en

     jugement.  Celui qui « croit » dit Jésus, en Son Père et en Lui, « ne vient pas en jugement » (Jean 5. 24).  Les perdus qui seront jugés au Jugement dernier, seront jugés « selon leurs oeuvres »  (Apoc. 20. 13), même si tous sont jetés dans « l’étang de feu », c’est-à-dire dans les tourments, où ils seront complètement privés de la grâce commune. 

     

    4)Il est nécessaire de se souvenir que notre Seigneur a dit qu’au jour du Jugement les Sodomites seront traités moins rigoureusement que les habitants de Capernaüm qui avaient vu tant de miracles de Jésus, sans avoir cru en Lui pour être sauvés.

    Aussi les sentences seront-elles plus tolérables pour certains que pour d’autres.  Une telle mention est normale puisqu’au Jugement chacun sera jugé « selon ses oeuvres ».

     

    5)   Il est normal de se souvenir de certains prédicateurs qui prêchaient l’enfer

    sans avoir pesé leurs paroles.  Dans le temps, (aujourd’hui, c’est moins fréquent car on parle peu de l’enfer), des prêcheurs disaient : «Si tu n’acceptes pas Jésus-Christ comme votre Sauveur maintenant et que vous soyez tué dans un accident en rentrant à la maison, vous irez tout de suite en enfer ».  Comment parler ainsi quand il n’est question dans la Bible de l’enfer qu’après la résurrection générale et qu’après le Jugement dernier (voir  l’Apocalypse 20 : 11-15 ?).  On peut quand même affirmer qu’une personne qui refuse Jésus-Christ est « perdue », ou qu’elle pourrait « périr ».  S’il n’est pas sauvé, il attend « le Jugement ».  En attendant le jour du Jugement, la personne restera dans le séjour des morts comme « prévenu », « en prison » - comme l’était l’homme riche en Luc 16.  (C’est ceux qui sont

    jugés et condamnés qui sont des « détenus »). 

    Cependant, si la personne est effectivement tuée en rentrant chez lui, nous n’avons pas le droit d’affirmer qu’elle est déjà perdue, car personne ne sait ce qui se serait passé éventuellement entre lui et Dieu avant l’accident fatal. 

     

    6)   Il est beau de se souvenir  de l’exemple dans l’Evangile selon Luc du

    malfaiteur sauvé in extremis quand il priait le Seigneur en disant : « Souviens-toi de moi ».   C’est un exemple donné pour que toute personne mourante peut espérer.  Cependant, il n’y a qu’un exemple donné dans l’Ecriture, pour que personne ne  compte sur Dieu de l’appeler quand il sera en face de la mort.  Maintenant est le jour du salut.

     

    7)   Il est étonnant de se souvenir du malfaiteur sauvé qui reprend l’autre crucifié en disant : « Ne crains-tu pas Dieu ? ».  La base pour être sauvé est en premier lieu la crainte de Dieu.  L’Evangile éternel proclamé par l’ « autre ange » en Apocalypse 14. 6,7 comportait d’abord ce besoin de base - « Craignez Dieu » ; ce qui amène ceux qui obéissent à « Lui donner gloire » et de se prosterner.  Lui, le « bon larron » a été saisi par la crainte de Dieu. 

        Puis, sans doute, ayant entendu la prière de Christ, (« Père, pardonne-leur »), ayant vu l’inscription au-dessus de la tête de Jésus (Jésus de Nazareth, roi des Juifs), et constatant que « ce Jésus » endurait ses souffrances en silence sans esprit de vengeance, il Le prie : « Jésus, souviens-toi de moi quand Tu viendras dans ton royaume ». 

        Ce jour même il était dans le paradis avec Christ.

     

    8)    Il est juste de se souvenir de la  parole difficile de Paul en Romains 2 : 6,7,10 concernant les personnes qui ne connaissent pas Dieu autrement que comme Créateur et qui reçoivent pourtant la vie éternelle.  Ces versets (7, 8,) pourraient  d’abord nous amener à croire que des personnes pourraient être sauvées par les oeuvres.  Mais la recherche des valeurs - bien faire, la gloire, l’honneur, l’incorruptibilité (verset 7), indiquent sans hésitation l’existence chez elles de la crainte du Créateur qu’elles voient révélée dans la création, où on discerne si bien « Sa puissance éternelle et sa divinité », selon Romains, chapitre 1, verset 20.

     

    d)   D’autres réflexions importantes

     

    A.     S’il n’ a pas de Jugement dernier, il existe une injustice flagrante

    Le principe d’un Jugement dernier est une nécessité.  Le texte sur ce Jugement en Apocalypse chapitre 20 : versets 11 à 15 annonce que le Jugement serait selon leurs oeuvres.   Les sentences seront donc être différentes.  « Selon les oeuvres » signifie un jugement « minutieux », même si une condamnation générale et finale de séparation d’avec Dieu est la même pour tous ?  L’Ecclésiaste nous exhorte de craindre Dieu et d’observer ses commandements. « C’est là ce que doit tout homme, dit-il, car Dieu fera passer toute oeuvre en jugement, au sujet de tout ce que est caché, soit bien, soit mal » (Ecclésiaste. 12 : 13,14).  Et notre Seigneur de détailler le jugement encore plus : « ...au jour du Jugement, dit-Il, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront proférée ».  D’où l’annonce de Jésus que pour les uns les conséquences seront plus tolérables que pour d’autres.

     

     

    B)     La responsabilité de tous

    L’homme a été Dieu créé à l’image de Dieu, son Créateur.  Ainsi, l’homme possède le sens moral des choses.  C’est pourquoi l’humanité désire, presque automatiquement, un monde moral.  Ce désir se manifeste dans le fait que chaque pays établit son code civil et pénal et que la chaque citoyen est tenu responsable de ses actes. 

        Est-ce donc possible d’imaginer que le Créateur de l’homme ne tienne pas les hommes créés en Son image comme responsables de leurs actes ?   Fermerait-Il les yeux sur l’iniquité des méchants ?.  Il FAUT donc qu’il y ait un Jugement dernier.  Si dans l’univers créé par un Créateur qui est entièrement juste, ce même Créateur décide de ne pas tenir responsable ceux qu’ils a créés, cela serait irresponsable et injuste de Sa part.  Car Il aurait accepté  « la loi de la  jungle », ou l’anarchie. 

        Sans magistrature, une nation s’écroule. A combien plus forte raison la justice doit régner dans le Royaume de Dieu ?  Dieu est appelé dans la Bible le Juge de toute la terre (Psaume 94 : 2).  Le Seigneur ne peut pas manquer à ce qu’Il a dit dans sa Parole.

     

    C)       Dieu aime-t-Il tout le monde ?

     Les chrétiens se souviennent continuellement de l’amour de Dieu.  « Dieu nous a

     aimés le premier » écrit l’apôtre Jean, puis, « Dieu est amour ».  « Dieu a tant aimé

     le monde... »  disait Jésus.  Au bénéfice de son amour, les chrétiens oublient

     facilement que l’Ancien Testament ne parle presque pas de l’amour de Dieu.  Mais

     l’Ancien Testament insiste sur le fait que Dieu est juge.    

         Il faut donc réfléchir au sens de la parole « Dieu a tant aimé le monde ».  Selon

     l’usage du terme le « monde » dans son Evangile, Jean veut dire continuellement,

     par ce terme, pas seulement le peuple d’Israël, mais tous les peuples.  A-t-on donc

     le droit de dire légèrement à n’importe qui : « Dieu vous aime » ?  Ne serait-ce pas plus juste de dire : « Dieu s’intéresse à vous.  Autrement Il ne permettra pas que je vous parle de Lui aujourd’hui » ? 

         Le fait que Dieu est amour n’empêche pas l’auteur de la lettre aux Hébreux de dire aussi : « Notre Dieu est un feu dévorant » (Hébreux 12 : 29).  Il n’est pas juste de déclarer qu’un Dieu d’amour ne pourrait jamais condamner les coupables à « leurs » propres tourments éternels.

           

    D)   Ceux qui ne veulent pas de Dieu, auront-ils envie d’être forcés à vivre

      l’éternité dans Sa présence ?

    Nous avons bien le droit de nous demander si les pécheurs non repentants sur la terre qui ont sciemment refusé Jésus-Christ, qui ont lutté toute leur vie contre l’Evangile et le christianisme avec une haine féroce, apprécieraient de se retrouver éternellement dans la présence de Christ et de son Père avec les millions d’autres  dans un concert éternel de louange, se prosternant devant son trône ?   A nous de comprendre !

     

    E)     A partir de quel âge est-on responsable de ses péchés ?

    On pourrait se demander à quel âge une personne devient responsable de

    ses péchés.  Les pays civilisés posent la même question difficile.  Finalement,

     notre réponse doit être que Dieu seul décidera.  Individuellement, et prenant en

     ligne de compte toutes les circonstances atténuantes : arrière-plan,

     éducation reçue, comprenant les problèmes de certains pour survivre, etc.

         Nous devons nous rappeler de la décision de l’Eternel concernant les

     Israélites qui n’avaient pas le droit d’entrer dans la Terre promise. Seuls tous les hommes âgés de 20 ans et plus étaient condamnés à mourir tôt ou tard dans le

     désert de Sinaï. Les jeunes, en-dessous de 20 ans n’ont pas subi cette condamnation, ayant été jugé par Dieu comme non responsables du refus d’obéir à l’ordre de Dieu et de conquérir en ce temps-là la Terre promise.  Ce sont les soldats en état de livrer bataille qui avaient perdu foi en les promesses de l’Eternel et étaient donc coupables de désobéissance.  Les moins de 20 ans n’étaient pas responsables. 

        Pourtant, plus tard, on constate que les jeunes rois d’Israël et de Juda

    (en-dessous de 20 ans donc), étaient regardés dès leur jeune âge comme

    responsables des péchés - au moins en partie - commis pendant leur règne.

    L’exemple du jeune Manassé qui est roi à l’âge de 12 ans semble probant.  Jérémie parle des fils d’Israël et de Juda qui « n’ont fait, dès leur jeunesse, que ce 

    qui est mal » aux yeux de l’Eternel.  Il ne paraît pas que ces jeunes étaient estimés de petits innocents.  Genèse 8 : 21 semble aller dans le même sens.

     

     

     

    F)    Ceux qui sont incapables de choisir 

    En réfléchissant aux innocents, aux bébés ou aux handicapés mentaux, nous pensons que notre Dieu qui est juste ne les condamnera pas, de même les embryons et foetus qui meurent lors d’une fausse couche ou d’un avortement.  Evidemment, nous ne savons rien de leur état pendant l’éternité et la Bible reste silencieuse à ce sujet.  Personnellement, je suis comme obligé de croire que le sang versé de notre Seigneur est efficace pour eux.  Le fait qu’il a plu à Dieu de faire habiter en Christ toute plénitude et de tout réconcilier avec lui-même, (Colossiens

    1 :19) pourrait inclure les êtres humains qui ne sont pas responsables de

    leurs actes et de leurs réactions.

     

    Conclusion

       Les pensées exprimés dans ce texte ont en partie le but de faciliter l’acceptation de la doctrine des peines éternelles, mais non de « diluer » en quoi que ce soit la révélation de la Parole de Dieu.  Tout comme elles m’ont aidé personnellement à accepter cette doctrine difficile, peut-être mon lecteur, éclairé par des aspects de la révélation biblique rarement évoqués, peut faire davantage confiance à la question d’Abraham : « (Eternel) feras-tu aussi succomber le juste avec le méchant ? ».

    Concernant d’autres difficultés qui surgissent dans l’esprit de la personne qui réfléchit concernant les innocents, l’âge de responsabilité, les ignorants de l’Evangile, il nous faut accepter, par la foi, l’autre parole d’Abraham : « Celui qui juge toute la terre n’agira-t-il pas selon le droit ? (Genèse 18 : 23, 25).

     

        De toute manière, les chrétiens sont appelés à être clairs dans leur annonce de l’Evangile.  Jésus est... « le chemin, la vérité et la vie, nul ne vient au Père que par lui. » (Jean 14 : 6).  Notre responsabilité est d’obéir au Seigneur à ce sujet.

     

    Pierre Wheeler.

     

     

     

     

     

     

    Epilogue : Peut-être vaudrait-il la peine de relever une ou deux inconséquences dans le raisonnement de la proposition de l’anéantissement et l’immortalité conditionnelle.

        John Stott dans le livre « Essentials » (p. 316) présente un processus :  la mort physique ; la résurrection ; (sans doute le Jugement dernier aussi, mais non-mentionné), puis la destruction finale des impénitents.

        Je présume que Stott accepte au moins un moment de souffrance (tourments) avant l’anéantissement.  Dans ce cas je « préférerais croire » au purgatoire, la fausse doctrine de Rome[5].  Au moins les souffrances du condamné lui permet de terminer l’éternité dans la présence de Dieu !  Reconnaissons-le, c’est nettement mieux ; tandis que la doctrine de la destruction complète termine par... un effacement éternel.  Pourquoi alors Dieu aurait-il doté le coeur des humains de la pensée de (leur) éternité ? (Ecclésiaste 3 : 11).

        Stott précise aussi que c’est le feu qui est appelé « éternel » et qui « ne s’éteint pas ».  Aussi dit-il que cela serait étrange si ce qui y est jeté est prouvé indestructible.  Mais suivant ce raisonnement jusqu’au bout, finalement le feu éternel n’ayant plus rien à consumer s’éteindra !  Le feu n’est donc pas éternel.  Ce raisonnement humain ne donne pas satisfaction.  Reconnaissons qu’il existe dans tout ce qui concerne le feu, les ténèbres, le ver qui ne meure pas, les tourments, la ruine éternelle, des éléments qui ne nous sont pas révélés. 

        Cependant l’ensemble de ce jugement exprime une éternité sans la présence de Dieu, privée même de la grâce commune.    P.W. 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Bibliographie :

    Le Jugement éternel.  Dépôt de livres à Vevey (CH).  1961.

    Pache René.         L’enfer existe-t-il ?  Editions Emmaüs.  1974.

    Hameau Dany.     Vue sur l’enfer.  Editions Farel.   2005 .

    Blocher Henri ?    Les peines éternelles.  La Revue réformée.  Janvier 2000.

    Blanchard John.   Où donc est passé l’enfer ?  Europresse. 1993

    Pawson David.     The road to hell  (la Route de l’enfer)  Hodder & Stoughton.  1992.

    Edwards et Stott.   Essentials.   Hodder & Stoughton. 1988.

     Fernando Ajith.     Crucial questions au sujet de l’enfer.   Kingsway Publications.  1991.

    Wheeler Pierre.    Les peines éternelles (I et II).  Info-FEF ( 2e et 3e  trimestre) 1992.

     

     

     

     

     

     

     


    [1] On dirait que les artistes d’antan se délectaient de produire fresques et tableaux du jugement dernier et la damnation et souffrances des pécheurs non repentants.  La chapelle Sixtine à Rome présente le tableau de Michel-Ange à ce sujet (20m x 10m).  La cathédrale d’Albi également.  L’impression laissée par ces oeuvres a « coloriée » l’esprit des  populations d’autrefois.

    [2] On comprend facilement ce raisonnement.  La réponse rapide serait que si une personne n’a jamais demandé la miséricorde de Dieu, il serait logique que Dieu ne l’accorde pas.  Dieu « collerait-Il » avec force sa miséricorde sur quelqu’un qui n’en veut pas ?

    [3] Là encore nous devons faire attention.  Les Thessaloniciens savaient, dit Paul, ce qui retenait le fils de la perdition (2 Thess. 2 : 6).  Quant à nous, nous nous interrogeons encore.

     

    [4] Voir tout le texte, Luc 16 . 19 à 31

    [5] La doctrine du purgatoire fait partie de la Tradition de Rome.  Au fond, il s’agit d’un déni catégorique de l’oeuvre parfait, complète et finale de Jésus-Christ sur la croix mort en substitut à la place du pécheur, puisque le (soi-disant) chrétien doit payer et souffrir en partie, pendant un certain temps, avant « d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel ». (Voir le paragraphe 1030 du Catéchisme de l’Eglise catholique.  Meme/Plon.  1992).